Tradition du voile de mariée

Si aujourd’hui le traditionnel voile de mariée est un simple accessoire de mode de mariage, le voile de mariage est porté de manière ancestrale dans de nombreuses cultures.

Hautement symbolique, le voile de la mariée fait partie intégrante de sa tenue. Le but est de la dissimuler et de la cacher de tous les regards. Le voile était fait dans une étoffe opaque, qui pouvait s’assimiler à un drap pour couvrir intégralement la mariée. Aujourd’hui, il est fait en tulle léger et aérien, qui ajoute une touche de blanc, tout en transparence, que l’on coordonne avec sa tenue.

Le voile de la mariée au cours de l'histoire

Le voile existe depuis la nuit des temps. On en trouve les premières traces dans l’Enéide de Virgile. Les hommes doivent porter le voile devant les dieux, en signe d’oblation, c’est-à-dire que l’homme s’offre aux divinités. De ce signe de dévotion religieuse, va découler un symbole fort chez les Romains.

L’Antiquité

Chaque mariée porte un voile. D’ailleurs, le mot latin « nubere » qui signifie voiler est synonyme de se marier pour les jeunes filles romaines. Ce dernier est symbole d’engagement total et de soumission à son mari. Les femmes étaient intégralement voilées au moment de la nuit de noces et le restaient lors de la consommation du mariage.

En Mésopotamie, le voile tient son origine du culte à la déesse Ishtar, qui est une prostituée sacrée (appelée également hiérodule), représentée voilée. Chaque année, le souverain doit épouser une prêtresse, servante du culte, pour assurer la fécondité sur son royaume.

Le voile est hautement symbolique en Mésopotamie. A partir du moment où l’on pose le voile sur la mariée, elle doit obéissance à son mari, qui devient son baal, c’est-à-dire son seigneur. L’homme pouvait légitimer une concubine, en lui plaçant sur la tête un voile en public.

En Grèce, le voile de la mariée, le flammeum ne lui couvre que la moitié du visage. Rouge ou orange, il symbolise la joie et la fécondité. Paradoxalement, elle porte également une couronne de fleurs, signe païen.

Pour connaître en détail les origines antiques du port du voile pour la mariée, rendez-vous sur ce document ultra complet qui consacre une partie au voile, en tant que symbole d’engagement dans le rite nuptial.

Le Moyen-âge

Au Moyen-âge, le voile est un porte-bonheur, qui préserve la mariée du mauvais œil, des esprits maléfiques et de la malchance. Opaque, le voile constitue une superposition d’étoffes de lin, que l’on fixe avec des bijoux.

Le mariage était arrangé par les pères de famille, qui souhaitaient faire une alliance familiale. Le voile servait à cacher la mariée des yeux de son mari, qui ne la découvrait qu’au moment de la nuit de noces. Si le marié connaissait déjà sa future épouse, le couple partageait le voile pour être béni lors de la cérémonie.

 

Les temps modernes du XV au XIXème siècle, marqués par la culture chrétienne

Dans la culture chrétienne, la Bible composée de l’Ancien et du Nouveau Testament est la référence pour les croyants. C’est dans l’Evangile de Saint Paul que l’on mentionne que la femme doit être voilée pour la prière, en tant que marque de dévotion. Pour en savoir plus, lisez cette page consacrée à l’apparition du voile dans les différentes civilisations: http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-voile-n-est-ni-arabe-ni-145836

Vu que le mariage est célébré dans un lieu de culte en présence d’un représentant de Dieu, la femme se doit donc d’être voilée par mesure de respect. De plus, il prend une dimension avec des valeurs de pureté et de chasteté.

En fonction des modes, le voile ne sera pas forcément une pièce indispensable dans la tenue de la mariée. Entre la fraise et la collerette, il va être laissé de côté. C’est en 1840, lors du mariage de la reine Victoria, que le voile revient au goût du jour.

 

La culture juive

Le judaïsme n’impose pas le voile pour les femmes. Il n’est pas mentionné dans la Torah, texte fondateur de la religion. Néanmoins, on sait que les femmes le portaient, car lors de son mariage, Jacob pensait avoir épousé Rachel. Au moment de la nuit de noces, il retire le voile et découvre Léa. On peut donc imaginer que le voile était épais, opaque et ne laisse en aucun cas, voir la mariée.

Aujourd’hui, en fonction des personnes, le voile n’est pas une obligation pour le mariage. Il reste une coutume. Plus ancrée, la célébration et la bénédiction de la cérémonie se déroule sous la houppa juive ou dais. Hautement symbolique, il représente le foyer, qu’ils vont bâtir ensemble.

Pour des informations complémentaires sur le port du voile, lisez un article de Rav Aron Moss, enseignant de la pratique du judaïsme.

La culture musulmane

Au cœur de nombreuses polémiques, le voile islamique est une question difficile à traiter. Dans le Coran, texte de référence des musulmans, aucune sourate ne dit explicitement que les femmes doivent couvrir leurs cheveux.

Le voile est évoqué dans les textes. Ainsi, comme le mentionne l’historien dans un article sur le site Croire, les femmes doivent rabattre le voile sur leur poitrine. Le voile est « le meilleur moyen d'avoir une conduite irréprochable sans être importunées par les hommes » (sourate 33, 59).

On distingue 3 types de voiles. La burqa couvre tout le visage et dissimule les yeux derrière une grille. Les femmes la portent essentiellement au Pakistan et en Afghanistan. Le niqab couvre tout le visage sauf les yeux.

Le hijab est le voile le plus fréquent pour les mariages. Il couvre les cheveux et le cou, tout en laissant apparent le visage. Il vient de l'arabe hajab, qui signifie soustraire à la vue. On trouve des hijabs blancs avec ornements de strass, de sequins ou de perles. Certains hijabs sont créés avec une forme de bonnet, sur lequel est placé un voile en tulle blanc.

Le port du voile de la mariée à travers le monde

Dans les pays européens, le voile est aujourd’hui une pièce de tulle synthétique ou en soie, que l’on accroche au chignon ou que l’on place sur la tête, avec un diadème. Même s’il peut être brodé avec un peu de couleur, le voile est blanc ou de couleur crème.

Léger et aérien, la mariée le garde tout au long de la cérémonie et de la fête, sauf en Pologne, où la mariée jette son voile à minuit aux célibataires invitées. Cette tradition est comparable à celui du bouquet de la mariée en France, pour savoir qui va trouver l’élue de son cœur avant la fin de l’année.

Dans la culture asiatique, le voile est coloré. La couleur de prédilection est le rouge, qui représente le positif et que l’on associe à la chance, au bonheur, à la santé et au succès. Opaque, le voile est souvent en tissu ou en dentelle rouge très chargée, afin de dissimuler le visage de la mariée.

Au Japon, les femmes délaissent de plus en plus la tenue traditionnelle, avec la suno kakushi, qui est une coiffe cachant les cornes de la jalousie, pour être une épouse obéissante, au profit de la robe occidentale avec un voile en tulle blanc.

En Inde, le port du voile est culturel. S’il peut être lié à la religion musulmane, le voile est un accessoire indispensable à la tenue que l’on coordonne à sa tenue, pour couvrir les cheveux. En fonction de la région de l’Inde, la femme peut être soumise à la coutume de purdah, qui désigne également le mot voile. Dans le nord du pays, les femmes sont cloîtrées dans une partie de la maison, afin de ne pas croiser d’hommes.

Traditionnellement, en Inde, le saree de la mariée est rouge. Elle porte donc un voile rouge avec des broderies d’or et des perles, qui lui couvre le visage intégralement. La mariée peut choisir un sari d’une autre couleur.

Néanmoins, au moment de la cérémonie autour du saptapathy, feu sacré, elle doit revêtir un voile rouge. Les femmes invitées doivent porter également un voile coordonné à leur sari avec des fils d’or.

A la Réunion, un lieu idyllique porte le nom de cascade du voile de la mariée. Ce nom est lié à une histoire sombre qui donne tout son mystère au lieu. M.Armand est un homme courageux, qui travaille sans relâche. Il épouse une femme très belle et en tombe immédiatement amoureux. Ils ont une fille, Amanda. Malheureusement, la femme de M.Armand décède brutalement, ce qui le laisse éperdument triste.

Les années passent et Amanda devient une jeune fille belle, tout le portrait de sa mère. Un jour, un jeune homme Henrio vient pour proposer ses talents de jardinier à M. Armand. Ce dernier l’engage. Une idylle naît entre Amanda et le jardinier, qu’is laisse secrète. Au bout d’un certain temps, ils décident d’en parler à M. Armand. Celui-ci refuse obstinément cette relation et enferme sa fille dans la maison.

Amanda parvient à s échapper et programme, avec Henrio, un mariage en secret. M. Armand découvre vite que sa fille s’est enfuie et court à l’église, en hurlant. Sa fille apeurée se met à courir. A cause de son voile de mariée, elle ne voit pas devant elle et se jette dans un précipice. M. Armand ne retrouve que le voile de mariée accrochée à une branche.

La cascade symbolise les larmes de M. Armand du deuil de sa fille et la vapeur d’eau qui se dégage de la cascade ressemble vaguement à un voile.

Les stars ou têtes couronnées qui portent le voile pour leur mariage

Pile dans la tendance des années 20, la Reine Mère d’Angleterre porte un voile qui couvre les cheveux, avec une robe fluide, pour son mariage avec le Prince Albert. Ce voile cathédrale est orné de quelques motifs de dentelle et de perles, ce qui l’assortit à une robe richement décorée, dans un esprit glamour androgyne.

La Reine Elizabeth renoue avec la robe de mariée traditionnelle façon reine Victoria. Le voile de 4 mètres de long est richement décoré de broderies en forme de fleurs et de perles. Toutes les broderies donnent un style chargé. Toutefois, ce voile ivoire reste une pièce d’orfèvre, avec un travail intégralement réalisé à la main.

Le voile de Lady Di reste une référence et un record historique du plus long voile porté lors d’un mariage royal, aves ses 12 mètres. Impressionnant, il représente un travail colossal avec 10 000 paillettes brodées.

En 2004, le prince Frederik se marie avec une roturière australienne, Mary Donaldson. Elle porte un voile qui fait partie du patrimoine de la famille royale et qui date de 1905. En dentelle irlandaise, il est porté par toutes les reines (ou futures), le jour de leur mariage. On peut admirer la beauté de cette pièce, sur une vidéo de la cérémonie:

En 2008, la journaliste star de l’Espagne Letizia Ortiz épouse le fils du roi Juan Carlos. Elégante et distinguée, elle fait partie des femmes les mieux habillées du pays. Lors de son mariage, elle porte un voile ivoire en tulle de soie de 3 mètres de long. Richement décoré, il a des motifs champêtres, avec des fleurs et des épis de blé.

Même année, la Belgique fête le mariage de l'archiduchesse Marie-Christine d'Autriche, avec le comte Rodolphe de Limburg-Stirum. Le voile est l’une des pièces maîtresses de sa tenue. C’est une pièce historique, dans le sens où en 1853, Eugénie de Montijo porte ce voile, pour son mariage avec l'empereur Napoléon III. D’après Gala.fr http://www.gala.fr/l_actu/les_sagas/les_plus_beaux_voiles_de_mariee_du_gotha_230674?page=3, ce voile aurait été une décoration du berceau du filsde Napoléon Ier et de l'impératrice Marie-Louise d'Autriche.

Angelina Jolie a créé la sensation, avec une robe signée Vivienne Westwood et un voile brodé des dessins de ses enfants. Hautement symbolique, elle a souhaité associer activement ses enfants au projet de mariage. Bon nombre de personnes ont trouvé que ce voile peu commun était inesthétique. Toutefois, il a le mérite d’être réellement personnalisé et unique.

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