Le châle de mariage

La mariée utilise souvent un châle, dans une matière légère et vaporeuse, pour couvrir ses épaules ou agrémenter sa robe. Long, le châle de mariée se porte, drapé au niveau des coudes. Il peut également se nouer ou s’attacher pour couvrir les avant-bras.

Si aujourd’hui, c’est une pièce habillée pour les cocktails et les réceptions, le châle autrefois était plus un morceau de tissu, triangulaire, carré ou rectangle plutôt rustique, que l’on portait sur les épaules, autour du cou ou sur la tête. Le châle de mariage est fluide et transparent, alors qu’à ses origines, le châle était le plus souvent en laine, avec des franges, la soie et le coton étant réservé au foulard.

Le châle fait son apparition dès l’Antiquité, en Asie, en Egypte et en Inde. Il sera adopté à partir du XIIème siècle en Europe de l’Est et donc n’arrivera que tardivement au XVIIIème siècle en Europe de l’Ouest.

L’histoire du châle

En matière d’étymologie, le mot châle vient du mot hindi shāl. Fonctionnel, le châle sert à avoir chaud, se couvrir les cheveux ou se protéger du soleil. Il complète le sari indien, qui est un vêtement traditionnel porté en Inde, au Népal, au Bangladesh et au Sri Lanka. C’est un habit ancestral qui date de 100 avant JC. Codifié, il mesure 6 mètres de long et se drape d’une certaine manière en fonction de la région, les croyances et l’appartenance à une caste.

Le châle fait partie intégrante des costumes régionaux de Russie et l'Europe de l'Est. Effectivement, le châle est une épaisseur supplémentaire qui permet de lutter contre le froid. La tradition voulait que, dès leur mariage, les femmes devaient se couvrir les cheveux. Au début du XVIIIème siècle, elles le faisaient avec un tissu en lin blanc brodé. A la fin du siècle, ce dernier se substitue au châle, à motifs. Malgré la tradition, comment est-il devenu aussi populaire ?

La popularisation du châle avec Joséphine de Beauharnais

Le châle gagne ses lettres de noblesse grâce à Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon. Les robes empire de l’époque sont très décolletées et ne sont pas adaptées au climat des campagnes militaires. Cette mode va devenir une tendance dans toute l’Europe et la Russie.

Au début du XIXème siècle, le châle va être fabriqué dans plusieurs lieux en Europe : en Ecosse dans la ville de Paisley ou à Lyon pour une confection de haute gamme en soie. Tout comme le boléro porté en Espagne, au cours de son histoire, le châle va également être porté par les gitanes espagnoles et les diseuses de bonnes aventures.

Les différentes sortes de châles

Les châles en tricot de dentelle

Si le châle est souvent en soie et en coton, il peut être en laine épaisse ou extrêmement fine. En Russie, les Cosaques tricotent des châles en maille très fine, en duvet d’une finesse rare de chèvre, ce qui leur permet de porter des vêtements fins, malgré la rudesse du climat. La dentelle de tricot est d’apparence d’une extrême légèreté. Pesant environ 150 grammes, le châle est un carré de 3,5m de côté. Anecdote : ce dernier roulé en boule tient dans un œuf d’oie ! Ce type de châle pourrait tout à fait être porté pour un mariage d’hiver, dans les teintes blanches ou beiges.

Les châles de Cachemire

Les châles de Cachemire sont connus mondialement pour leur qualité. Les premiers châles sont fabriqués au XVème siècle, dans l’état de Cachemire au nord ouest de l’Inde. On distingue le cachemire russe de la pashmina, qui ont pour point commun, d’être tissés à la main et brodés à l’aiguille.

Le cachemire russe est fait d’un duvet de saïgas (antilopes du continent asiatique) ou de duvet de chèvres tibétaines. Le fil est extrêmement fin car selon le site du Costume russe, une pelote de 13 grammes était constituée d’un fil de 4,5 km ! En effet, le temps de confection était de 2 ans pour chaque châle, qui valait une fortune.

Le châle russe va peu à peu se démocratiser avec la fabrication dans des matières moins nobles comme le coton ou la laine. Il est porté par toutes les femmes, peu importe leur catégorie sociale. Vers 1850, la production sera plus massive en Russie avec des châles estampés ou imprimés, dont le prix de revient est moins élevé que les châles tissés. Le motif était appliqué à l’aide d’une estampe en bois. Les principaux motifs sont les fleurs et les sculptures sur les isbas, qui sont les chalets traditionnels russes, occupés par les paysans.

Même si le châle fait toujours partie du costume russe traditionnel, la mode a décliné à partir de 1870 et il est tombé en désuétude au XXème siècle. Aujourd’hui, il est devenu un achat souvenir pour les touristes étrangers.

Le châle pashmina

Tendance, le châle pashmina est une étole de grande taille, confectionnée avec de la laine de chèvre. Ce mot vient de la langue perse, d’après la boutique en ligne http://www.pashminacachemire.com et définit la fonction de l’écharpe : Pashm signifie étoffe et ina veut dire qui intensifie la chaleur.

Si aujourd’hui, on trouve des pashminas dans toutes les matières (laine, cachemire, soie, viscose), le châle pashmina traditionnel est fait à base de poils du cou de la chèvre domestique tchang-ra ( appelé également capra hircus), à l’âge adulte. Au niveau du cou, les poils sont plus doux. De plus, plus l’altitude est élevée, plus la chèvre fournira du poil de bonne qualité, isolant du froid.

Le talit, le châle religieux

Le châle a une dimension religieuse, notamment dans le judaïsme. Appelé talit, c’est une pièce de tissu à 4 coins et à franges, selon la Torah. On distingue le talit gadol, pour la prière et le talit katan, porté par les enfants. Le talit est le plus souvent porté par les hommes mariés. Même si cela est autorisé, peu de femmes le portent.

Comment nouer son châle de mariage ?

Le châle de mariage peut être posé sur les avant-bras, de façon délicate. Léger, ce dernier peut avoir tendance à glisser, s’il n’est pas suffisamment long. Le châle doit avoir une longueur minimale de 2m, l’idéal étant entre 2,30 et 2,50m.

Il est possible de faire un nœud simple, pour ne pas surcharger la tenue. En effet, un nœud avec des boucles, bien qu’il soit très féminin, peut alourdir le buste de la mariée. Un nœud double a l’avantage de tenir correctement en place mais d’entraver les mouvements de la mariée ou de remonter au niveau du cou. Le mieux est d’utiliser un bijou pour fixer le châle de mariage.

La broche est le bijou par excellence pour faire tenir son châle. Avec une aiguille et un fermoir de préférence sécurisé, elle est parfaite en métal argenté, avec des strass et des perles. Des motifs comme des fleurs et des nœuds.