Histoire du jupon de mariée

Le mariage, c’est la robe. Après, évidemment, on a le mari ! Cette citation de Jean Anouilh montre de manière sarcastique, à quel point la robe est importante pour la femme, à tel point qu’on en oublierait qu’il faille garder le mari.

Si la tendance est à la robe fluide façon bohème chic, la robe princesse ou sirène qui souligne les courbes de la femme, reste un best seller pour les mariages. Pour lui donner volume et ampleur, le port d’un jupon est vivement préconisé. Si au cours de l’histoire, il a pu avoir une forme peu pratique au quotidien, avec des armatures rigides, le jupon de mariée est devenu confortable et indissociable de certaines robes.

Le jupon au cours de l'histoire

Jusqu’à la Renaissance, le jupon est une étoffe supplémentaire que l’on porte sous sa robe. Durant l’Antiquité, les mariées s’habillent de toges ou d’une robe d’inspiration vestale grecque. Fluide, elle ne nécessite en rien le port d’un jupon.

Au XVème siècle, les femmes portent la houppelande tout comme les hommes, qui est une tenue de bal et de mariage. Sous forme de robe longue, c’est un vêtement de dessus cintré avec des manches perthuisées, c’est-à-dire des manches longues avec une très large ouverture. Le jupon est un simple morceau de tissu, qui sert de sous-vêtement.

Sous le règne de Catherine de Médicis et de Marie Stuart, de 1547 à 1560, les femmes ont besoin de tenues pratiques pour monter à cheval. Catherine de Médicis va imposer le port du corset et du caleçon pour l’équitation.

C’est entre le XVIème et le XVIIIème siècle que la mode évolue très vite. C’est à l’arrivée d’Elisabeth d’Autriche, en 1570, à la Cour de France, que les robes vont commencer à s’élargir à tel point que les femmes doivent passer les portes en biais. Les femmes portent un vertugadin, qui est une sorte d’arceau, donnant à la robe une forme de cloche.

Au XVIIème siècle, il est de bon ton de rehausser son fessier, avec un polisson. Il se place sous la robe, au niveau de la ceinture, en bas du dos pour donner du volume. Très lourd, il est fait en toile structurée, avec des tuyaux.

Les robes à panier, dites robes à la française, vont connaître leur apogée au XVIIIème siècle. Sous leurs robes, les femmes portent des jupons avec des baleines, qui peuvent atteindre 2,50 mètres de largeur, que l’on appelle des paniers.

Ces derniers élargissent considérablement la silhouette, mais ne lui font pas gagner du volume. Le panier est plat à l’avant et à l’arrière. Les femmes se marient avec ce type de robe.

Avec Marie-Antoinette d’Autriche, la mode évolue et va vers un style plus pratique. La robe à la Watteau (à la française) laisse place à la robe à l’anglaise. Plus étroite, elle laisse une plus grande liberté de mouvement.

La nouveauté est que la robe peut être ouverte sur le devant, avec de nombreux plis, laissant le jupon apparent. Seule l’étoffe permet à la robe d’avoir plus de volume. La préférence de Marie-Antoinette va à la robe à la polonaise. Cette dernière a la même structure que celle à l’anglaise, sauf qu’elle est drapée. Le jupon est d’autant plus visible que l’arrière de la robe est retroussé. Pour voir plus de photos de robes à la polonaise, rendez-vous sur cette page wikipédia.

Durant l’Empire, au début du XIXème siècle, les robes des femmes perdent tout leur volume. Les impératrices Joséphine de Beauharnais et Marie-Louise d’Autriche portent la robe dite empire qui est fluide et met la poitrine en valeur, avec un lien qui permet de la souligner. Le jupon disparaît au profit de la culotte, qui est une sorte de sous-vêtement, avec la forme d’un pantacourt.

Ce n’est qu’avec la Restauration, toujours durant le XIXème siècle, que le jupon revient en force, de manière démesurée, avec l’apparition de la crinoline. Faite en matières naturelles (crin de cheval et lin), elle permet de superposer les jupons et de donner une vraie ampleur à la robe. Toutefois, celle-ci pesait terriblement, ce qui rendait l’équilibre précaire. C’est pourquoi la crinoline évolue vers une structure en métal plus légère. De 1820 à 1860, la crinoline change et passe d’une forme ronde ou trapèze à un cône.

A partir de 1860, la crinoline laisse place à la tournure, que l’on met à l’arrière de la robe. Communément appelé faux cul, elle souligne la taille et donne du volume au niveau des fesses, en les rehaussant. La tournure est très utilisée pour les robes de mariée. Pour avoir de plus de détails sur l’histoire de la crinoline, lisez la page de l’encyclopédie Universalis: http://www.universalis.fr/encyclopedie/crinoline-histoire-du-costume/

Faite dans une structure métallique, la tournure est légère. Elle peut également être renforcée avec un double cul prononcé, c’est-à-dire un coussin épais. La robe à tournure la plus caractéristique est celle que le peintre Auguste Renoir pouvait peindre dans ses tableaux, la robe à queue d’écrevisse, qui nécessitait le port d’une tournure.

Avec la 1ère guerre mondiale, la France quitte la mode Belle époque définitivement. Le pays va manquer de tout et même de tissu. Les femmes vont se tourner vers des tenues plus pratiques et plus simples, ce qui signifie l’abandon définitif du jupon. Avec les années folles, la robe charleston est courte et ne nécessite qu’un fond de robe, en fonction du tissu.

Aujourd’hui, le jupon est réservé à certaines robes de soirée ou de mariée. Il peut être fait de tulle, en tant que tutu. Pour structurer la robe, il peut avoir des cerceaux qui donnent la forme arrondie ou conique à la tenue.

Comment associer jupon et robe ?

Le choix du jupon dépend intrinsèquement de la forme de la robe. Bien que le jupon soit volumineux, ce dernier est fait dans des matières légères : la gaze, le tulle et l’organza. Les cerceaux sont en acier léger. Ils peuvent être démontables, pour optimiser le confort durant la journée.

Pour une robe courte, il est préférable de donner un volume épais à la tenue, avec un jupon tutu ou à volants. Les jupons à cerceaux donneront une forme ronde et creuse, ce qui sera inesthétique avec une robe arrivant au genou.

jupon robe mariage courte

La robe sirène galbe les jambes et les hanches. En fonction de la coupe, la robe sirène sera haute, moulante jusqu’à mi-cuisses ou basse, serrée jusqu’aux genoux. Un jupon peut accentuer cette forme. Les jupons ont une ceinture élastiquée, qui peut avoir un effet ventre plat, pour afficher une silhouette sans défaut.

jupon robe mariée sirène

Le type de robe de mariée qui nécessite un jupon est le modèle princesse. Il sert à augmenter la circonférence de la robe en fonction de son diamètre. On peut atteindre une circonférence de 3 mètres.

jupon robe mariée princesse

Le jupon va donner une forme arrondie ou conique à la robe, afin que le tombé soit impeccable. On le trouve exclusivement en blanc ou en ivoire, pour qu’il reste discret sous la robe.

jupon robe de mariage

Le volume peut être réparti uniformément autour de la robe. Le jupon peut également accentuer la dimension de la traîne, avec des volants. A placer à l’arrière de la robe, on trouve des demis jupons, que l’on noue à la taille.

Quelle différence avec un fond de robe ?

Avec pour ancêtre, la chemise, qui servait autrefois à éviter de souffrir de la transpiration, sous le corset, le fond de robe est une robe en matière fluide ou moulante, courte à fines bretelles.

De couleur blanche ou chair, elle sert à pallier la transparence des robes blanches. Aujourd’hui, les robes de mariée sont de qualité suffisante, afin de ne pas être transparentes, sauf si elle est assumée avec de la dentelle et de l’organza.

Le fond de robe est utilisé comme gaine pour structurer la silhouette et masquer les bourrelets. Avec des matières extensibles, elle enveloppe le corps pour gommer les rondeurs au niveau du ventre, des hanches, des fesses et des cuisses. Le port d’un corset est idéal pour souligner davantage la taille.

De la taille 36 au 60, la gaine n’est pas réservée aux femmes rondes. Ces fonds de robes permettent d’amincir la femme dans sa robe de mariée. Le jupon peut être utilisé en complément avec un fond de robe gainante, afin d’amincir certaines zones comme le ventre et mettre en valeur le volume de la robe de mariée, avec un jupon.

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